Publié le 05 Mai 2025
Freelance, étudiant, intérimaire : quel statut de travailleur est le plus avantageux pour votre PME ?
News

Face aux difficultés de recrutement, beaucoup de petites et moyennes entreprises se tournent vers des contrats de travail ponctuels. Avant tout, il faut bien comprendre comment ça marche, ce qu’on peut faire et combien ça coûte pour votre entreprise.
Besoin de renfort ? Freelance, étudiant, flexi ou intérim : on vous guide !
Choisir la bonne formule, un investissement malin
Quand on est indépendant, il arrive souvent qu’une décision prise vite coûte cher à la fin. Vous avez peut-être déjà choisi la solution qui paraissait la plus simple sur le moment, pour répondre à un besoin urgent. Mais avec le temps, on se rend compte qu’une réflexion un peu plus poussée aurait permis de faire un meilleur choix.
C’est encore plus vrai quand il s’agit de mettre en place des collaborations temporaires avec des travailleurs. Ce type de décision a un impact direct sur la trésorerie et l’organisation de votre PME. Il faut donc trouver le juste milieu pour maîtriser les dépenses, rester productif au quotidien et garder une certaine souplesse.
Travail étudiant et flexi-jobs : des opportunités en période de manque de personnel
En période de pénurie de main-d’œuvre, chaque nouvelle personne est un atout ! C’est sûrement pour ça que beaucoup de PME sont ouvertes à plus de flexibilité, comme embaucher des étudiants. Une étude de RH Group S montre que près de 80 % des 750 entreprises interrogées y sont favorables. Dans le même esprit, le gouvernement prévoit d’augmenter le plafond fiscal des flexi-jobs, qui passerait de 12 000 à 18 000 euros par an.
Face à ces défis, comment trouver la meilleure option ? Quelles sont les règles pour ces types de contrats, et quels sont leurs avantages et inconvénients ? Pour vous aider à y voir clair, nous avons étudié plusieurs possibilités en nous basant sur des calculs précis car le statut du travailleur peut avoir des implications financières importantes.
Comparer et évaluer les coûts salariaux : la clé de votre choix stratégique de statut du travailleur
Étudiants, flexi-jobs, intérim, freelance… Il existe plusieurs statuts du travailleur ponctuels, mais ils n’ont pas tous la même valeur pour votre entreprise.
Les chiffres sont importants, mais ils ne disent pas tout: Vous devez tenir compte des impératif lié à votre secteur d’activité
Le contrat étudiant : un avantage économique sous certaines conditions
Le statut du travailleur étudiant est aujourd’hui une solution intéressante pour les employeurs qui veulent maîtriser leurs dépenses: L’employeur paie seulement 5,43% de cotisations ONSS, et l’étudiant paie une cotisation personnelle de 2,71%. Cette option allège les charges.
Conditions d’application des cotisations réduites
Ces avantages s’appliquent aussi aux jeunes diplômés pendant une courte période. L’ONSS autorise le maintien du statut du travailleur étudiant entre le 1er juillet et le 30 septembre après la fin de leurs études. Cette souplesse ne peut pas précéder un engagement en CDI pour le même poste et chez le même employeur.
Il est important de respecter des règles strictes pour bénéficier de ces cotisations réduites. Par exemple, pour profiter d’une cotisation de solidarité réduite, vous devez vérifier que l’étudiant a une attestation student@work avec assez d’heures disponibles: 475 heures pour ce premier trimestre 2025 (avec une proposition d’augmentation à 650 heures, peut-être rétroactive au 1er janvier 2025).
Durée du contrat et rémunération
De plus, chaque contrat étudiant doit obligatoirement avoir une durée précise. La durée minimale de chaque travail est de trois heures par jour. Pour les contrats à la journée, 40 contrats successifs maximum sont autorisés sur six mois.
Le salaire, lui, est basé sur les montants fixés par la commission paritaire de référence. Vous pouvez choisir de payer ce montant ou plus.
Le contrat flexi-job : un statut avec des cotisations maîtrisées
Un flexi-job est aussi une option intéressante pour les employeurs : seule une cotisation patronale spécifique de 28% s’applique sur tout le salaire, y compris le pécule de vacances.
Conditions d’accès et secteurs concernés
Mais là aussi, il faut respecter des conditions strictes pour ce statut du travailleur. Par exemple, le flexi-job ne s’applique pas à tous les secteurs (l’accord du gouvernement prévoit de supprimer cette limitation).
Plafond fiscal et rémunération
De plus, depuis 2024, un plafond fiscal a été mis en place : pour garder les avantages, les revenus supplémentaires du travailleur ne doivent pas dépasser 12 000 euros par an (le nouvel accord du gouvernement prévoit de passer ce seuil à 18 000 euros). Cette limite ne concerne pas les pensionnés.
Pour le salaire, le minimum est celui prévu dans les commissions paritaires, ou, s’il n’y a pas de barème sectoriel, le revenu minimum mensuel moyen garanti (RMMMG) par heure fixé à 12,82 euros (montant de mars 2025). Il y a une exception pour la commission paritaire 302 (Horeca) qui a un salaire spécifique de 12,53 euros (depuis le 1er février 2025).
Le contrat intérim : flexibilité administrative, coût additionnel pour le statut du travailleur
Une autre possibilité, c’est de faire appel à un intérimaire. Là, c’est l’agence d’intérim qui est son employeur, pas votre entreprise (seules les agences agréées peuvent s’en occuper, vous trouverez la liste sur le site du gouvernement wallon).
Fonctionnement et avantages administratifs
L’idée, c’est que l’agence d’intérim gère tout : le contrat, le salaire, les papiers… Vous, vous payez l’agence pour ça, en plus du salaire de la personne. C’est un peu plus cher, mais ça vous évite pas mal de soucis administratifs.
Par contre, attention, vous ne pouvez pas engager un intérimaire dans n’importe quelle situation. Il y a des règles à respecter : remplacement d’un employé absent, besoin de personnel en plus pour une courte durée, travail exceptionnel…
Malgré le coût supplémentaire, beaucoup d’entre vous choisissent cette option. Pourquoi ? Parce que ça vous permet de ne pas vous embêter avec les démarches administratives ou les engagements à long terme d’un contrat de travail classique.
Le freelance : un expert ponctuel, une facture claire pour ce statut du travailleur
Enfin, vous pouvez faire appel à un freelance pour une mission précise. C’est l’avantage d’avoir quelqu’un de spécialisé sans devoir l’embaucher pour longtemps. Ici, pas de contrat de travail normal mais un accord entre vous. Le statut du travailleur “freelance” est simple et direct.
Avantages financiers et flexibilité
En freelance, pas de charges sociales à payer comme pour un salarié, ce qui vous donne plus de souplesse financière. D’ailleurs, certains étudiants qui lancent leur projet peuvent aussi travailler en freelance (attention quand même à ne pas dépasser un certain revenu par an, sinon ils perdent leurs avantages sociaux).
Précautions à prendre
Attention de bien définir la mission quand vous travaillez souvent avec un freelance. Si la relation ressemble trop à un contrat de travail normal (donner des ordres précis, contrôler le travail de près), il y a un risque que ça soit requalifié en contrat de travail par les autorités. Il faut donc bien encadrer la collaboration avec le travailleur pour ce statut.
En résumé : quel statut du travailleur choisir pour votre PME ?
Vous l’avez vu, il n’y a pas une seule réponse à la question. Chaque option – étudiant, flexi-job, intérimaire ou freelance – a ses propres règles, ses coûts et ses avantages. Votre choix dépendra des besoins spécifiques de votre entreprise, de votre budget et de la flexibilité que vous recherchez.
Le statut étudiant peut être une solution économique intéressante si vous respectez les conditions et les limites d’heures. Le flexi-job offre une prévisibilité des coûts avec ses cotisations fixes, mais il est soumis à des règles strictes et des secteurs limités (pour l’instant). L’intérim vous apporte une grande souplesse administrative, mais son coût est plus élevé en raison des commissions d’agence. Enfin, le freelance vous donne accès à une expertise pointue avec une facturation claire, mais attention au risque de requalification si la collaboration n’est pas bien encadrée.
Prenez le temps d’analyser vos besoins, de faire vos calculs et de considérer les spécificités de votre secteur d’activité. Bien choisir le statut du travailleur est un investissement pour l’efficacité et la pérennité de votre PME. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts pour prendre la meilleure des décisions.